La première famille interviewée était celle d’Amaury, avocat, et Frédérique, orthoptiste qui a arrêté de travailler à la naissance de son aîné. Parents de cinq garçons, les trois aînés étaient scolarisés au collège, et les deux plus jeunes avaient été déscolarisés quelques mois plus tôt. Leur choix venait d’une envie de faire « une parenthèse » dans la scolarité de leurs fils, tout comme les plus grands avaient pu le faire en partant plusieurs mois à l’étranger.

Vianney, 8 ans, et Tugdual, 6 ans, avaient une superbe salle de classe et suivaient des cours par correspondance, avec l’aide de leur mère qui prenait beaucoup de plaisir de ce rôle.

Christelle est professeur des écoles ; son conjoint Olivier est ingénieur en acoustique. Lila, leur fille aînée, diagnostiquée HPI (haut potentiel intellectuel), souffrait à l’école car ses relations avec les autres élèves étaient compliquées ; elle subissait une forme de harcèlement. Ils ont donc choisi de la déscolariser.

Après son congé parental à la naissance de leur dernière fille, Christelle a pris une disponibilité pour continuer à faire l’instruction en famille. Lila a finalement demandé à réintégrer l’école en 6ème, tandis que ses petites sœurs (Bertille, 9 ans, et Rosalie, 3 ans), restent à la maison.

Bien qu’étant enseignante, Christelle reconnaît : « Le problème de l’éducation nationale c’est que c’est vraiment quelque chose d’ancré dans l’inconscient collectif, comme étant une norme. Et quelque part je me dis qu’on milite, qu’on œuvre pour la liberté des enfants, d’apprendre ce qu’on veut, quand on veut, comme on veut. La liberté d’apprendre par soi-même, et de créer, de jouer. »

La 3ème famille rencontrée lors du tournage habitait l’île d’Oléron.

Emmanuelle et Marc travaillent tous les deux. Lui est naturopathe, et elle gère avec lui l’entreprise familiale, Xantis, qui propose des produits 100% naturels et organise des retraites détox.

Marc avait déjà fait l’expérience de la déscolarisation pendant quelques mois avec ses trois enfants aînés. Emmanuelle, quant à elle, avait fait sa scolarité maternelle et primaire dans une école Freinet. Cette expérience lui a apporté un discernement et un regard différent sur l’apprentissage. Lorsqu’elle a eu sa fille Maëlle, à 40 ans, elle a décidé avec Marc qu’elle n’entrerait pas à l’école. Maëlle accompagne ses parents au quotidien, dans leur travail et dans leurs voyages d’affaire.

Cette décision de ne pas la scolariser fait suite à leurs cheminements sur un mode de vie orienté « bio », dans une démarche globale où tout est lié. Au cours de leurs voyages, Maëlle a pu aller à la rencontre d’autres civilisations, découvrir des peuples en Amazonie, mais également des paysages divers au sein desquels elle trouve sa place.

4ème famille rencontrée sur le tournage : une grande maison rénovée petit à petit par Hervé, le père de famille, dans une petite commune de Charente.

Avec Marie-Agnès, ils élèvent leurs 5 enfants. Leur aventure avec l’instruction en famille a commencé il y a 10 ans avec Pierre-Ludovic. Alors qu’il souffre beaucoup à l’école primaire, les spécialistes lui détectent une dyspraxie visio-spatiale (handicap reconnu à 50% par la MDPH). Aucun des conseils donnés à l’école par la neuropsy n’est appliqué, et lorsque les parents découvrent que l’école n’est pas obligatoire, ils décident de déscolariser Pierre-Ludovic.

Après la déscolarisation de leur fils aîné, la question de l’intérêt de l’école se pose pour ses petites sœurs, Julie et Jade, et quelques années plus tard pour les deux derniers, Mathieu et Samuel. La majorité de leur enfance se passe à la maison, parfois avec des cours par correspondance, parfois en unschooling, parfois avec quelques supports formels dans certaines matières… Certaines années, les enfants demandent à retourner à l’école, pour essayer. Les résultats scolaires sont bons, l’adaptation est excellente, mais ils ne souhaitent pas forcément continuer. Chacun d’entre eux fait ses choix, à son rythme, avec des parents à leur écoute.

Professionnellement, les deux parents ont choisi des métiers qui leur permettent de concilier l’instruction en famille en travaillant à leur domicile : Marie-Agnès est accueillante familiale pour personnes âgées, et Hervé est technicien de maintenance Apple.

Lors du tournage, Pierre-Ludovic était âgé de 18 ans. Julie, 14 ans, était scolarisée en 3ème. Jade avait 12 ans, Mathieu 7 ans, et Samuel 4 ans. Pierre-Ludovic se définit par une jolie expression : « fils au foyer », il prend une part active à la vie de famille et aux tâches quotidiennes ainsi qu’à l’éducation de ses petits frères et sœurs.

En quittant la Charente pour descendre plus au Sud, nous avons ajouté un arrêt sur la route pour passer à Casteljaloux, où avait lieu une rencontre annuelle de l’association LED’A (Les Enfants d’Abord, Instruction En Famille) dans un Village-Vacances.

Plusieurs centaines de personnes membres de l’association étaient réunies pendant quelques jours. Des parents et leurs enfants, mais aussi des adultes qui ont vécu l’instruction en famille dans leur enfance.

J’ai pu interviewer Bastien, qui n’est allé à l’école qu’une année, en maternelle. Il a grandi en ‘unschooling’, a passé un CAP en candidat libre, et s’est formé à la construction en paille sur des chantiers participatifs. Lors du tournage, son objectif était de devenir formateur sur ces chantiers, tandis que sa sœur préparait le bac français, en unschooling également.

Il a appris à lire entre 5 et 9 ans, en suivant ses envies. C’est lorsqu’il a commencé à emprunter des livres à la bibliothèque que l’intérêt pour la lecture est venu petit à petit.

Il n’a aucun regret par rapport à l’école, mais reconnaît que le choix de l’IEF n’a pas convenu à tous ses amis dans le même cas que lui : « Il y en a pour qui ça va correspondre, d’autres non. Il n’y a pas une technique miracle. Moi j’avais besoin de liberté. »

Lors de la rencontre LED’A, j’ai également interviewé Éléonore, 31 ans et Joachim, 33 ans, les enfants de la fondatrice de l’association Les Enfants d’Abord, Instruction En Famille créée en 1988.

L’association leur a permis de rencontrer d’autres enfants non scolarisés, à une époque où leur nombre était peu élevé et où les regroupements sur Internet n’existaient pas.

À l’adolescence, après une enfance en unschooling, Éléonore a commencé à suivre le programme pour pouvoir réintégrer le collège par la suite. En 3ème, elle entre à l’école et passe le brevet, puis le bac, et poursuit 2 années de fac avant de faire des formations en herboristerie. Au début, elle n’assume pas sa différence et n’ose pas dire qu’elle n’était pas scolarisée. Mais ses professeurs s’étonnent de son très bon niveau scolaire, et son instruction en famille devient finalement un centre d’intérêt pour son entourage. À propos de son éducation, elle déclare : « J’étais contente de ne pas avoir subi ça toute ma vie. Moi, la période avant l’école, j’en garde un souvenir vraiment super. Je ne changerai rien au monde. »

Joachim, quant à lui, était passionné par la jonglerie, et essayait de bouger dans toute l’Europe pour rencontrer d’autres jongleurs et faire du spectacle de rue. À 13 ans, cependant, il se sent en lacunes par rapport au niveau scolaire. Il entreprend donc de rattraper son décalage en étudiant des petits carnets avec toutes les matières du programme. Il entre alors en seconde et est surpris de constater qu’il est finalement parfaitement adapté et que ses notes sont excellentes. Convaincu de son adaptabilité, il choisi donc de rester chez lui pour éviter le temps perdu sur les bancs de l’école. Il continue avec des cours par correspondance, puis suit une école de musique classique, jusqu’au jour où il réalise qu’il le fait avant tout par peur de n’avoir aucun diplôme.

Il part ensuite se confronter au monde du travail au Canada, devient clown, se tourne vers la recherche d’autonomie alimentaire et fait l’expérience du Wwofing, avec Éléonore, dans des fermes autarciques de Montréal jusqu’à l’Alaska. De retour en France, il participe au montage d’un projet collaboratif d’autonomie où il teste la vie paysanne, sans pétrole, sans gaz, sans voiture, sans machine, et en commercialisant des arbres fruitiers. Il apprécie particulièrement de pouvoir élever sa fille de façon proximale.

Hélène vit dans un petit appartement à Agen. Elle est veuve, souffre de problèmes de santé, et subsiste grâce au RSA qu’elle perçoit. Elle témoigne de l’entraide dans le milieu non-sco, et raconte sa détermination malgré les hauts et les bas qui ont jalonné sa vie.

Ses deux fils aînés ont toujours été scolarisés. La plus âgée des filles, Clémentine, aujourd’hui âgée de 28 ans, a été déscolarisée à 12 ans suite à ses troubles ‘dys’ (dyscalculique, dysorthographique…), et alors que l’école disait qu’elle était « débile ». Les quatre petites sœurs ont ensuite suivi la voie de l’instruction en famille.

Lors du tournage, nous avons rencontré Sophie, 19 ans, et Alyzée, 13 ans.

Sophie a souffert d’une rescolarisation imposée suite à un contrôle jugé insuffisant, où la professeure de SVT lui avait annoncé dès son arrivée qu’elle était contre l’IEF. Cette rescolarisation la rend malade, elle fait donc une année au CNED puis arrête à nouveau l’école. Finalement, c’est elle qui demande à reprendre des cours afin de préparer son projet de travailler dans l’aéronautique. Elle obtient son Brevet d’Initiation Aéronautique avec mention, passe des tests pour entrer au lycée, et prépare alors un bac pro usinage où elle fabrique des pièces d’avion. Elle constate que son niveau est meilleur que celui des autres élèves, qui sont souvent dans cette branche par dépit plus que par choix. Elle envisage ensuite de continuer dans ce secteur ou de se diriger vers un BTS Aéronautique.

Quant à Alizée, elle adore dessiner, lire, et passe du temps au Conservatoire où elle pratique la harpe, le solfège, le chant et la danse classique. Elle tient un blog où elle détaille son quotidien en IEF : http://tendreventlibre.canalblog.com

Hélène se démène pour offrir une éducation de qualité à ses enfants malgré ses faibles moyens. Elle fabrique des supports éducatifs, utilise Internet, récupère des livres, emploie la méthode Charlotte Masson et les EPI. Pour elle, « si les parents ont réellement la motivation pour faire l’IEF, ils peuvent faire l’IEF » y compris ceux « qui n’ont pas le niveau, si ils acceptent de réapprendre en même temps. Avant de faire cours, on va chercher, lire… Moi il y a des tas de choses que je ne sais pas, j’ai cherché sur internet. J’y passe des heures à lire des livres. »

En Ariège, nous avons interviewé Michèle Hébert dans son cabinet d’ergothérapeute, où nous avions rendez-vous avec Théo et sa mère.

Michèle travaille en libéral avec son chien médiateur. Dans son métier, elle aide principalement les ‘multidys’. Suite à son échec scolaire, Théo a du faire des bilans psychomoteur, orthoptiste, et psy. Il a été bilanté dyspraxique et dysgraphique. Michèle l’a suivi lorsqu’il était scolarisé, puis a pu constater ses progrès depuis la déscolarisation : une « transformation complète » selon elle. Elle regrette le fonctionnement scolaire qui ne prend pas en compte les besoins des enfants.

Fabienne, la mère de Théo, est diététicienne, tandis que son mari, Sylvain, est pilote d’hélicoptère. Ils s’arrangent pour trouver une organisation qui leur permette d’être aux côtés de leur fils : Fabienne travaille à mi-temps et regroupe ses rendez-vous lorsque sa mère peut garder son petit-fils. Cette ancienne enseignante de mathématiques, aujourd’hui à la retraite, raconte comment elle essaye désormais de « faire abstraction de tout ce formatage » pour suivre l’intérêt de Théo dans ses passions au lieu de lui imposer des apprentissages pour lesquels il n’est pas prêt.

Marie-Laure est l’une des filles d’Hélène que nous avions interviewée à Agen (et qui élevait seule ses enfants, avec un RSA).

Âgée de 23 ans lors du tournage, nous l’avons rencontrée à Perpignan où elle étudie sa 3ème année d’animation dans une École Supérieure. Elle nous raconte son cursus, comment elle a choisi d’arrêter l’école entre la 6ème et la Terminale, suite à la déscolarisation de sa grande sœur. Elle nous explique son vécu, les difficultés d’être seule et sans voiture à la campagne durant une partie de son adolescence… Mais également la liberté de voyager chez ses amis partout en France alors qu’elle aurait du être au lycée à cette époque ! Elle n’a finalement pas de regret car ces expériences ont forgé sa personnalité et que l’école traditionnelle ne lui convenait pas.

À 18 ans, n’ayant pas passé de baccalauréat, elle a pu préparer un pré-DAEU puis passer avec facilité le DAEU (Diplôme d’Accès aux Études Universitaires), ce qui lui a permis d’intégrer l’IDEM, où elle s’épanouit dans un milieu qui lui plait. Son rêve ? Devenir animatrice dans le jeu vidéo ou les dessins animés, et avoir son nom en tant qu’animatrice dans les crédits d’un Disney ou d’un Pixar !

Sandra élève seule Eden, son fils de 4 ans, à cheval entre le Sud de la France et le nord de l’Espagne. Elle a d’abord rencontré des difficultés à le scolariser en raison de ses problèmes de santé. Lorsqu’elle a trouvé une école maternelle qui l’accepte, elle a constaté les changements de comportements immédiats d’Eden : il ne s’alimentait plus, et ne dormait plus. En quelques jours, elle décide alors de l’enlever de l’école.

Depuis une dizaine d’années, en France, il est illégal de se regrouper pour donner une instruction aux enfants entre familles. À côté de son activité de thérapeute, Sandra souhaitait donc également développer un réseau associatif permettant des regroupements légaux autour du jeu.

Nous avons rencontré cette famille d’expatriés au sud de Barcelone.

Cette famille française a voyagé dans plusieurs pays et essayé diverses approches pédagogiques. Puis, après leur expatriation en Espagne, ils ont choisi d’essayer le home-schooling sur un coup de tête ! Leurs deux adolescents, Apolline et Tristan, quittent donc l’école malgré leur bonne réussite scolaire et leur intégration parfaite, pour tester quelque chose de nouveau. Au bout de quelques mois, ils réalisent que le concept d’ « école à la maison » ne leur convient pas vraiment, et que ce à quoi ils aspirent réellement serait plutôt le unschooling.

Dans l’interview que les parents m’ont accordée, ils ont parlé de leurs craintes, de leur cheminement de pensée, et de ce que ce choix leur a apporté dans leurs relations familiales. Ils ont également expliqué comment leur décision a entraîné des conséquences sur leur mode de vie et sur leurs finances : quitter le confort financier d’un emploi salarié bien payé, s’éloigner de la ville pour trouver un logement plus spacieux et moins coûteux, repenser son budget autrement.

Apolline et Tristan ont témoigné de leur point de vue d’adolescents. Tristan jouit d’une grande liberté qu’il met à profit pour explorer ce qui lui plait : la musique, la robotique, l’informatique, les Rubik’s Cube, etc. Il a récemment participé à l’émission The Voice Kids.

Alors âgée de 14 ans, Apolline préparait son bac français lorsque je l’ai interviewée. Elle avait fait la démarche elle-même de passer ce diplôme en candidat libre afin de poursuivre des études au plus vite dans le domaine qui la passionne : l’équitation éthologique. Depuis, elle a réussi ses examens au baccalauréat et elle vient de sortir son premier livre, « Guide de la Cavalière Libérée« .

La rencontre avec la famille « MYTAE » (Maude, Yannick, Théo, Arthur et Emmy) n’était pas prévue dans la feuille de route du tournage. J’avais reçu beaucoup de réponses au formulaire, et le choix des familles n’avait pas été facile à faire. Mais lorsqu’on m’a parlé d’eux, il m’était inconcevable de ne pas les rencontrer !

Cette formidable famille a tout quitté il y a quelques années pour partir vivre dans une roulotte. Puis, une autre roulotte a remplacé la première, et enfin, ils ont pu s’acheter un bus aménagé. Ce profil totalement atypique m’a d’abord fait penser au film « Captain Fantastic« , mais j’ai vite réalisé que leur mode de vie était bien plus libre que celui du film. Et finalement, pas si anarchique que ça : malgré une vie nomade, cette famille a toujours voulu garder un lien avec la société.

« Pour moi, être marginal, ce n’est pas être coupé de la société. C’est être qui tu es, faire différemment. Tu es marginalisé, c’est-à-dire qu’il n’y a pas le plus grand nombre qui fait comme toi. Un des points de départ du voyage en roulotte, c’est : la société telle qu’elle est ne nous convient pas, on peut créer notre propre modèle de société pour interagir avec la société telle qu’elle est. Pas être coupé ! Être coupé, c’est atrophiant, on n’est pas fait pour être séparé, on est fait pour interagir. On a toujours eu Internet, toujours un téléphone, des blogs… C’est aussi notre génération, c’est aussi nos outils. »

Après le tournage, ils ont vendu le bus et sont partis vivre de nouvelles aventures en Grèce avec un 4×4. Depuis, ils se sont installés au Canada.

Ils étaient 5 lorsque je les ai rencontrés à Belfort en 2017. Une 4ème petite sœur se cachait dans le ventre de sa maman.
Hélène et Sébastien vivent modestement entre leur maison à Belfort et leurs petits sauts de puces à vélo. Ensemble, ils ont fait le tour de la France, traversé l’Italie, et parcouru toute l’Europe de l’Est jusqu’à la mer Noire !

Les deux aînés ne sont pas rentrés en maternelle puisqu’ils étaient en voyage. A leur retour, ils testent une école Montessori, mais l’essai n’est pas concluant. Baptiste ne reste que quelques semaines, et Clémence finit seulement son année. Leurs parents décident alors de ne pas les scolariser, et de les laisser apprendre au gré de leurs découvertes. C’est l’école de la vie, avec l’apprentissage de l’italien in situ, la découverte de la Grèce Antique ou du monde romain, l’apprentissage naturel de la lecture, etc.

Hélène est musicienne, et Sébastien est ingénieur. Il a fait le choix de prendre des congés paternité assez longs pour élever ses enfants et vivre leur enfance à leurs côtés. Il propose parfois des jeux mathématiques basés sur la méthode Singapour, mais revendique avant tout la capacité d’apprentissage autonome.

Laurent et Séverine vivent sur leur lieu de travail, un centre équestre qu’ils gèrent dans le nord de l’Yonne.

Leur fille, Lili, était âgée de 11 ans quand j’ai fait leur connaissance. Son profil ressemblait à celui de ma fille : passionnée de gym et d’équitation, elle profite de l’IEF pour multiplier les activités péri-scolaires. Elle pratique également l’escalade, le Krav Maga et le cirque.

Le choix de la déscolarisation fait suite à un ennui à l’école, bien qu’elle n’y rencontrait aucun problème particulier. Désormais, elle dispose de son temps libre pour faire ce qui l’attire, et apprend au quotidien sans instruction formelle, notamment par le biais de transmissions de savoirs avec son entourage.

Son père estime qu’on ne fait pas des enfants « pour les jeter à 4 ans et les récupérer à 18 sans savoir ce qu’on en a fait. C’est une question de priorité. Il y a des gens qui font passer les priorités au côté professionnel plutôt qu’au côté familial, en pensant offrir à leur enfant une belle scolarité, du coup des moyens de réussite pour l’avenir, et qui pensent être dans le juste. »

A travers leur métier, ils constatent l’impact des rythmes scolaires sur l’état des enfants qu’ils accueillent. Ils notent également un changement dans la santé de leur fille, son bien-être, et la diminution de certaines tensions familiales.